Le service public, notre meilleur atout face à la crise!

24h Rubrique « Réflexions » 24 Heures du 4 juin 2020

En ces temps difficiles, alors qu’une crise sanitaire nous a toutes et tous mis à l’épreuve, nous constatons une fois encore le rôle central des services publics pour répondre aux besoins de la population. Du secteur sanitaire aux établissements pour personnes âgées, des infrastructures énergétiques aux services d’intervention et de secours, des écoles aux structures d’accueil de jour des enfants, dans les services sociaux, les ORP, les services communaux de ramassage des déchets et d’assainissement, et dans plein d’autres lieux encore, le personnel s’engage au quotidien, jour et nuit, pour apporter des prestations à la population.

Le service public constitue une part du système économique qui a pour caractéristique d’échapper à la logique du marché et du profit et permet de garantir les droits fondamentaux tels que l’éducation, la santé, la sécurité sociale, l’approvisionnement des ressources vitales et la disponibilité des infrastructures. C’est pourquoi il constitue le cœur de la réponse à cette situation extraordinaire.

«Ces secteurs subissent depuis longtemps la pression des coûts, de la diminution des ressources»

Pourtant, ces secteurs subissent depuis longtemps la pression des coûts, de la diminution des ressources en conséquence de la sous-enchère fiscale et de la mise en concurrence et des privatisations.

Aujourd’hui, nous attendons que les autorités inversent la vapeur. Il faut renforcer les services publics, notamment dans le domaine de la santé, mais aussi en développant les prestations qui se sont révélées indispensables, comme l’accueil de jour des enfants, ou encore en affirmant le caractère public des infrastructures (réseaux de communication, services postaux, etc.).

Les secteurs externalisés doivent être réintégrés parce que, comme l’a montré cette crise, seules des structures intégrées et tournées vers la satisfaction des besoins sociaux peuvent apporter une réponse à la hauteur de l’enjeu. L’heure n’est clairement plus aux privatisations et autonomisations, mais bien à la consolidation d’un service public, seule voie efficace et démocratique d’assurer les prestations. Les difficultés rencontrées par l’Hôpital Riviera-Chablais montrent d’ailleurs les limites des établissements autonomes, hors de tout contrôle démocratique. L’initiative visant à autonomiser le CHUV est hors sujet et devra être combattue avec énergie.

Engagement sans relâche

Au plus fort de cette crise, le service public, et les milliers de travailleurs et de travailleuses qui lui donnent vie, se sont engagés sans relâche, parfois sans matériel de protection suffisant, au péril de leur santé, avec un objectif commun: assurer les prestations à la population.

Il faut aujourd’hui rendre hommage aux milliers de personnes qui s’activent tous les jours pour faire vivre le service public, rendre hommage à ces milliers de personnes, souvent au front, qui soignent, nettoient, éduquent, prennent soin, assistent, secourent. Ce personnel mérite une juste reconnaissance. Une reconnaissance concrète qui ira au-delà d’un simple merci.

Julien Eggenberger, président du syndicat SSP Vaud, député