Étiquette : Syndicats

Stages pré-professionnels : outil d’intégration au monde du travail ou réservoir de personnel bon marché?

De plus en plus souvent, les jeunes entrent sur le marché du travail avec des contrats de stage ou se voient contraints de réaliser des stages préalables de longue durée. Résultat : les mauvaises conditions de travail et la sous-enchère salariale se multiplient.
Mon intervention lors du débat au Grand Conseil en soutien au Postulat de Muriel Cuendet Schmidt « Stages pré-professionnels : outil d’intégration au monde du travail ou réservoir de personnel bon marché ? »

Le texte du postulat et les rapports de minorité et majorité:
https://www.vd.ch/toutes-les-autorites/grand-conseil/seances-du-grand-conseil/point-seance/id/4319dfba-8b48-47ed-904d-c57d49de52c2/meeting/1000546/

Non à une mise au pas du corps enseignant!

Est-ce que vous pensez vraiment que le problème de l’école est un manque de hiérarchie et de bureaucratie ?
Mon intervention contre le postulat Croci-Torti « Pour un accompagnement actuel et adapté du corps enseignant vaudois » visant à renforcer les outils RH aux mains des directions afin de mieux « accompagner » le corps enseignant.

Depuis 1916, au service des associations, syndicats et partis de progrès social!

La Maison du peuple est gérée par la coopérative du Cercle ouvrier lausannois. Créée en 1916, celle-ci a été fondée pour offrir aux organisations ouvrières un lieu de réunion et de culture à Lausanne. Près d’un siècle plus tard, le Cercle ouvrier lausannois est resté fidèle à sa vocation: la Maison du peuple est un lieu d’échange au coeur de la ville. En plus de logements, de bureaux et de commerces, la Maison du peuple abrite un restaurant, un bar, ainsi que des salles à disposition du monde associatif, syndical et politique.
La coopérative du Cercle ouvrier lausannois a des projets pour développer son offre à l’attention du monde associatif lausannois et moderniser le bâtiment.
En adhérant au Cercle ouvrier lausannois, vous devenez coopérateur, soutenez la Maison du peuple et profitez de nombreux avantages.
Qui peut devenir membre? Aussi bien des individus que des associations ou des entreprises. C’est le Conseil d’administration qui statue sur les nouvelles adhésions.
Comment devenir membre? C’est tout simple, pour devenir membre, il faut acquérir un minimum de trois parts sociales d’une valeur de Fr. 100.- chacune. L’adhésion coûte donc Fr. 300.-. Si vous souhaitez acquérir des parts sociales, dirigez-vous sur le site du Cercle ouvrier lausannois.
Pourquoi devenir membre? Les membres bénéficient d’un rabais sur toutes les locations de salles. Comme membre, vous bénéficiez aussi d’un taux d’intérêt très intéressant sur vos part sociales. Ces dernières années, la rémunération des parts sociale s’est élevée à 2%. Enfin, vous soutenez la Maison du peuple et pouvez participer à la vie de la coopérative.

24 Heures: L’école inclusive épuise les profs

Vaud Le Syndicat SSP pointe la dégradation des conditions de travail en 1 à 8P et demande notamment que l’aide à l’intégration des élèves souffrant de troubles soit renforcée.

L’usure guette les enseignants du primaire,selon le syndicat SSP.

L’usure guette les enseignants du primaire,selon le syndicat SSP. Image: KEYSTONE

«Depuis plusieurs années, la réalité du métier a évolué et les conditions de travail se sont dégradées dans les cycles primaires, lâche le président du SSP Vaud Julien Eggenberger, lui-même enseignant. Les retours du terrain sont unanimes. De plus en plus vite, ceux qui commencent le métier passent à temps partiel et de moins en moins veulent assurer une maîtrise de classe.» L’une des raisons importantes que soulève le SSP concerne la délicate question de l’intégration des élèves souffrant de troubles ou de handicaps. Ils ont des besoins particuliers et sont de moins en moins orientés dans des institutions parapubliques spécialisées. Le Canton de Vaud a rattrapé son retard dans le domaine de l’école inclusive, une philosophie qui n’est du reste pas critiquée dans son principe. Mais cette orientation a alourdi la barque pour les instituteurs et institutrices, souvent seuls au front.

Une gestion de classe compliquée

«Une fois qu’un problème est identifié vis-à-vis d’un élève, il n’est pas rare qu’il faille attendre un an voire plus avant d’obtenir une aide, témoigne Elise Glauser, enseignante de 1-2P sur la Riviera et membre de la direction du SSP Vaud. Pendant ce temps, il faut gérer une classe avec un enfant qui a un trouble aigu, c’est très compliqué.» Quand des professionnels entrent enfin en jeu (logopédistes, psychomotriciens, enseignants spécialisés, etc.) vient un autre casse-tête administratif. «L’Etat n’a pas anticipé l’énorme travail de coordinations entre les différents professionnels et les parents que doit assumer le maître de classe, reprend l’enseignante. On dit souvent que la pause de midi a disparu en primaire.»

Le SSP demande notamment qu’un dispositif de dépistage précoce des difficultés des élèves soit mis en place, que les délais pour faire un bilan et obtenir une aide de la part du Service de l’enseignement spécialisé (SESAF) soit grandement raccourci (lire encadré). Et qu’une campagne de recrutement et de promotion soit lancée pour la filière d’enseignement spécialisé: trop peu de personnes seraient formées pour répondre à la demande.

«Il y a en effet une tension entre l’expression des besoins et l’attribution des moyens»

Syndicat minoritaire dans les cycles primaires – où les enseignants sont davantage à être affiliés à la Société pédagogique vaudoise (SPV) –, le SSP Vaud frappe un grand coup pour marquer le terrain. Le contexte n’est pas anodin: une nouvelle conseillère d’Etat a pris en main cet été le Département de la formation. Et elle a les mains dans le cambouis avec l’élaboration du Règlement de la loi sur la pédagogie spécialisée. Un véritable pensum où chaque secteur professionnel défend son pré carré.

Cesla Amarelle ne nie pas les difficultés que rencontrent les enseignants du primaire. «Il y a en effet une tension entre l’expression des besoins et l’attribution des moyens. Pour les prestations de pédagogie spécialisée, et encore plus particulièrement pour l’intervention des logopédistes, psychomotriciens ou psychologues, il est donc nécessaire d’évaluer les demandes en termes de gravité et d’urgence. Ce qui peut générer une attente.» La ministre rappelle néanmoins que l’Etat s’est doté de moyens importants pour relever le défi de l’école inclusive: «Ces dix dernières années, le Département a engagé un nombre significatif d’enseignants spécialisés pour l’aide à l’intégration dans les établissements scolaires. Concernant la prise en charge des prestations de logopédie indépendante, le budget cantonal a augmenté de 60%», illustre-t-elle.

«Des principes à rediscuter»

L’avenir devrait en outre s’éclaircir avec l’entrée en vigueur, en août prochain, de la loi sur la pédagogie spécialisée (lire ci-contre). Plus généralement, la conseillère d’Etat n’exclut pas de rediscuter certains principes pour simplifier et accélérer le dispositif. «Il y a une réflexion à mener avec l’ensemble des acteurs, car les enseignants doivent être soutenus dans leur implication en faveur de l’intégration à l’école. Il faut aussi éviter que l’institution spécialisée soit perçue comme une sanction, alors que c’est un lieu très important pour que des élèves puissent se développer.» Cela dit, précise la socialiste, «le canton de Vaud est loin du tout intégratif». Le nombre d’élèves souffrant d’un trouble ou d’une déficience suivant le cursus dans une classe ordinaire est d’environ 1000, soit à peine plus de 1% des élèves de l’école obligatoire. Quelque 1500 autres sont en outre scolarisés ensemble dans des classes de développement et 1400 le sont dans des institutions de pédagogie spécialisées.

L’école inclusive n’explique pas seule l’usure que ressentent les profs, lit-on dans le rapport du SSP. «L’évolution du métier tient pour beaucoup à des facteurs extérieurs à l’école, d’ordre sociétaux. Ce ne sont plus les mêmes élèves, plus les mêmes parents qu’il y a trente ans», relève Julien Eggenberger. Même s’ils restent très minoritaires, de plus en plus d’enfants sans trouble particulier ont des problèmes de comportements à même de faire exploser la classe. La conseillère d’Etat a d’ailleurs annoncé cet été le lancement d’un projet-pilote socio-éducatif dans six établissements pour soulager le corps enseignant. (24 heures)

Centenaire du SSP – Lausanne

Discours à l’occasion du centenaire de la section de Lausanne (1916-2016) fêté le 15 mai 2017

Chères et chers collègues,

Merci à la section de Lausanne pour cette fête du centenaire, occasion de dire quelques mots.

Imaginons-nous : 1916 Lausanne, alors que la population subit les privations liées à la guerre, que les hommes sont mobilisés, sans indemnisation laissant les familles dans la misère, la vie continue malgré tout.

1916, c’est aussi une naissance, celle de la maternité de Lausanne. Mais aujourd’hui, c’est d’une autre naissance dont il est question. On peut essayer d’imaginer nos collègues, en 1916, qui se réunissent pour fonder une association d’employés communaux, association qui sera fédérée dans la Fédération nationale des employés communaux. Dès les années 1890, dans diverses villes du pays, les employé-e-s s’organisent, revendiquent, défendent leurs intérêts. En 1920, la jeune fédération des employés des communes et des états fusionnent avec la fédération des employés des tramways, présentes en CH alémanique. En CH romande, c’est dans ce qui deviendra le SEV que le personnel des transports communaux s’organisent. En 1924, la Fédération suisse des ouvriers des communes et des Etats prend le nom de Fédération suisse du personnel des services publics (V.P.O.D.). En Suisse romande, le syndicat s’appellera « la VPOD » jusqu’en 1982, année à partir de laquelle il prend le nom de « SSP – Syndicat des services publics». Le syndicalisme, lorsqu’on s’intéresse à son histoire, c’est donc d’abord l’émergence de la conscience d’un intérêt commun des salariés. Une conscience qu’il faut sans cesse raviver dans une société qui cultive la réussite individuelle et la mise en concurrence.

1916, c’est aussi l’année de l’incident de Lausanne. Pendant la guerre, la Suisse est divisée. La Suisse romande est clairement pro-francaise. C’est ainsi que le 27 janvier, des Lausannois viennent manifester devant le consulat d’Allemagne sous les cris de « enlevez-le ! ». Ils parlaient du drapeau impérial qui avait été installé sur la facade du consulat à l’occasion de l’anniversaire du Kaiser. Dans le feu de l’action, un jeune Lausannois, Marcel Hunziker, l’arrache provoquant un incident diplomatique sans précédent, obligeant les autorités communales, cantonales et fédérales à présenter leurs excuses auprès du gouvernement allemand. Ceci pour rappeler que le SSP a porté le combat pacifiste et internationaliste dans le mouvement syndical suisse, encore aujourd’hui. C’est ainsi que nous nous engageons pour l’éducation citoyenne et la défense des droits fondamentaux, pour les réfugiés et les droits des migrants, que nous soutenons des projets de constructions syndicales dans de nombreux pays, du Burkina Faso au Mexique, que nous nous engageons activement pour défendre les personnes menacées, nous avons dernièrement accueillis dans le cadre de notre syndicat des collègues de Turquie. On le voit, les idéaux de 1916 sont toujours vivants !

1916, c’est aussi l’année de l’inauguration de l’actuelle gare de Lausanne. Les chemins de fer constituent un des premiers services publics développés dans l’ensemble du territoire national. L’histoire a montré que l’interventions de l’Etat est le meilleur moyen pour réguler les dérives de l’économie capitaliste et offrir des prestations de qualité à toutes et tous, sans distinction de sexe, de revenu ou d’origine. La lutte contre les privatisations et la destructions des statuts de la fonction publique, sous prétexte de modernité, de libération des énergies, est emblématique de l’histoire de notre organisation syndicale. Le dévelopement du SSP dans notre canton connaît plusieurs étapes évidemment, mais la vague néo-libérale des années 1990 constitue assurément le départ d’une forte progression des effectifs, de même que l’émergence d’une plus grande conflictualité sociale. Encore aujourd’hui, le SSP est réputé pour être un interlocuteur social exigeant, capable de mobiliser le personnel. C’est ce que nous avons pu voir encore une fois cet automne dans le cadre de la phase finale du projet Equitas.

Cette histoire, nous en sommes fiers. Cette histoire nous en sommes les dépositaires. A ce titre-là, nous avons une responsabilité, celle de nous engager, ici et ailleurs, pour lutter pour améliorer les conditions de vie, pour développer le services publics, pour nous opposer aux discriminations et développer les droits de toutes et tous. Nous défendons une société de progrès social. Nous avons beaucoup d’opposants. Dans ce combat, la section SSP de Lausanne est un exemple, un exemple d’endurance, un exemple d’engagement, un exemple de détermination. Au nom de la région Vaud du SSP, je souhaite apporter mes salutations à vous qui faites vivre le SSP aujourd’hui, mais aussi, et ils sont nombreux ici, mes remerciements à ceux qui étaient à votre place pendant les décennies passées. Je souhaite aussi transmettre des encouragements à ceux qui vont continuer cet engagement.

Vive le SSP ! Vive le mouvement syndical ! Vive le progrès social !

Votations fédérales : L’alliance NON à la RIE3 lance la campagne vaudoise

Le 12 février, les citoyennes et citoyens sont appelés à se prononcer sur la troisième réforme de la fiscalité des entreprises (RIE3) suite au référendum déposé par une large alliance regroupant des partis politiques, des organisations syndicales et des associations. Si une bonne partie de la RIE 3 n’est pas transparente, voire délibérément opaque, une chose est claire : les conséquences financières d’une acceptation de cette réforme seraient gigantesques. C’est le message qu’entend porter l’alliance vaudoise NON à la RIE3 qui regroupe de nombreuses organisations (voir liste en fin de communiqué).

Dans le cadre de la concurrence fiscale internationale, la RIE3 prétend abolir les privilèges fiscaux dénoncés par l’OCDE et l’Union européenne. En réalité, cette réforme créerait une multitude de nouvelles niches fiscales au profit des grandes entreprises, suisses ou étrangères, et de leurs plus gros actionnaires. En clair, sous couvert de la suppression des statuts spéciaux accordés aux multinationales, les autorités suisses cherchent à introduire de nouveaux privilèges fiscaux, qui aggraveraient encore la concurrence déloyale au plan international. A cause d’instruments compliqués, les pertes sont difficiles à prévoir : une perte globale de recettes fiscales de 2,7 milliards par an au minimum est confirmée, mais cela pourrait coûter bien plus cher.

Les cantons perdraient des centaines de millions que les maigres compensations versées par la Confédération ne diminueraient que faiblement. Les villes et les communes seraient encore plus perdantes. In fine, la grande majorité de la population – salariés, retraités, chômeurs, personne en formation – devrait passer à la caisse, sous forme d’augmentations de leurs impôts, de nouvelles taxes et/ou de diminution des prestations des services publics. Les emplois publics seraient également frappés par les immanquables coupes budgétaires qu’engendrerait cette réforme.

La RIE 2 était déjà une arnaque. Le Tribunal fédéral lui-même a jugé que les citoyennes et citoyens avaient été trompés par la campagne menée lors de la votation sur cette réforme en 2008. A l’époque déjà, les conséquences de l’acceptation de cette réforme n’avaient pas été correctement expliquées. Le fait que le système de la RIE 3 soit totalement opaque et quasi incompréhensible est une manœuvre calculée et voulue : les citoyennes et citoyens sont, de cette manière, difficilement en mesure de discerner que ce modèle crée, à leurs frais, un Eldorado pour les grosses entreprises, leurs actionnaires, leurs conseillers fiscaux et les cabinets d’avocats.

Dans le canton de Vaud, les organisations impliquées dans cette alliance entendent mener, en plus de leur campagne propre, des actions unitaires visant à informer la population du grand danger que représente cette réforme. La campagne sera lancée par une grande « loteRIE3 » le mercredi 18 janvier midi sur la place St Laurent à Lausanne. Vous êtes invités à rencontrer l’alliance à cette occasion.

Les différents sites de campagne :

Comité des villes et communes contre la RIE III : www.reformefiscale-non.ch

Appel à la classe moyenne : www.appel-classe-moyenne.ch

Union syndicale suisse (USS) : www.uss.ch/actuel/nein-zur-usr-iii/

Syndicats et associations du service public : www.cela-va-coincer.ch

CGAS (Genève) : www.rie3non.ch/

Alliance vaudoise NON à la RIE 3 : www.facebook.com/rie3NONcoalitionVD

Mobilisation contre TiSA : Stopper la dictature des multinationales

L’accord de libre-échange TiSA vise à confirmer la libéralisation totale des services au niveau international, en réduisant au maximum toutes les barrières empêchant une entreprise de mener ses activités de service dans un pays étranger et en particulier les normes protectrices et autres formes de subventions étatiques.

Afin d’éviter ces risques ainsi que toute autre forme de privatisation imposée, une coalition vaudoise s’est constituée et défend l’idée, qu’il est temps de dire STOP à TiSA ! Elle est composée d’Acidus, d’Attac, du Parti socialiste, des Verts, du SSP, de l’USV, du POP, de SolidaritéS, des Jeunes Verts, des Jeunes POP, de la Jeunesse socialistes, du SEV, de SUD et d’UNIA.

Menaces sur nos services publics

Alors que TiSA fait actuellement l’objet de négociations tenues entièrement secrètes entre plusieurs gouvernements, certains de ses détails ont filtré grâce à Wikileaks. Parmi les dangers qui ont été mis en lumière par ces fuites, l’on peut notamment mentionner une libéralisation par défaut, en ce sens que seuls les domaines expressément mentionnés par un État ne seront pas libéralisés – ainsi, tout domaine (y compris futur) qui n’aurait pas été mentionné devra être privatisé, quel qu’il soit (économique, de santé, d’éducation, etc.). L’accord prévoit aussi l’impossibilité de revenir en arrière sur une libéralisation ou privatisation.

Réduire les barrières commerciales signifie, dans les faits, dissoudre les entreprises d’Etat et privatiser un maximum de secteurs économiques. Ainsi, avec peu d’exceptions, les secteurs économiques et des parties entières de la fonction publique sont privatisé par ces accords et donc subordonnés à la logique du marché. Une logique qui n’est pas basée sur le bien-être des humains et les besoins de la population, mais sur la possibilité, pour une élite, de s’enrichir encore plus. Ces privatisations continueront d’exister éternellement, car l’Etat se verra retirer les compétences pour réintégrer un secteur dans les services publics.

Un procès fictif

Le volet vaudois de la campagne sera lancé par un « procès arbitral contre la Commune de Lausanne » se déroulera en public le samedi 24 septembre à 11h à la Place de la Palud à Lausanne. Le scénario prévoit que plusieurs compagnies attaquent la ville de Lausanne devant en tribunal arbitral au vu du fait qu’elle gère elle-même certaines cantines scolaires et fixe des conditions qualitatives concernant la provenance des aliments dans celles qui sont externalisées. Ce scénario n’est malheureusement pas irréaliste si la Suisse vient à adopter l’accord TiSA. En effet, un procès impliquant la Commune de Lausanne pourrait parfaitement arriver dans ce cadre puisque TiSA pourrait limiter les possibilités pour la commune d’exploiter elle-même les cantines scolaires et la possibilité de subventionner, sous quelque forme que ce soit, les aliments issus de produits biologiques ou du commerce équitable.

Une table ronde

La région Vaud du SSP organise dans le cadre de cette campagne une table ronde le mardi 27 septembre à 18h30 à l’Espace Dickens à Lausanne avec la participation de Stefan Giger, secrétaire général, de David Raedler, avocat, membre du bureau des Verts vaudois et d’Andra Eggli, ACIDUS (Association citoyenne de défense des usagères et usagers des services publics). En effet, les services publics seront parmi les premiers à subir les conséquences des accords TISA. Les règles imposées ne permettront plus aux collectivités publiques de définir leurs règles du jeu. Les prestations du service public sont donc menacées, mais aussi les conditions de travail des agentes et agents qui œuvrent jour après jour à les délivrer.

Manifestation nationale

La coalition « Stopper la dictature des multinationales » réunit au niveau national les organisations qui demandent au Conseil fédéral de se retirer complètement des négociations de l’accord TiSA et de ne pas entrer en matière sur les accords TTIP, TPP et CETA. Elles demandent l’interdiction des tribunaux arbitraux et, à l’opposé, un renforcement de la démocratie ! Une lettre ouverte au Président de la confédération Johann Schneider-Ammann peut être signée sur le site www.stopper-la-dictature.ch. Le 8 octobre 2016 aura lieu à Berne une manifestation pour dire, ensemble que nous voulons que les dangereux accords TTIP, TISA et Co. ne deviennent jamais une réalité.

Julien Eggenberger, président SSP – Région Vaud

Plus d’informations :

http://tisa-vpod.ch

La hargne du Centre patronal

Courrier des lecteurs en réponse à la Tribune de M.Reymond, directeur du Centre patronal

S’engager jour après jour, nuit après nuit, pour offrir des prestations de qualité à la population, c’est l’engagement des salariés des services publics. Depuis plus d’un siècle, le Syndicat des services publics et ses 35 000 membres s’engagent pour améliorer et défendre les conditions de travail. Cette expérience nous a appris qu’il n’existe pas de cadeau pour les salariés. Chaque avancée a été obtenue de haute lutte. Nous savons de quoi nous parlons : le SSP a négocié des centaines de conventions et de règlements.

C’est aussi vrai pour la RIE3-vd : des contreparties sociales auraient-elles été associées au « paquet » sans une forte opposition ? Des mesures auraient-elles été ajoutées si le référendum n’avait pas été lancé ? La hargne du Centre patronal s’explique : il exècre les syndicats efficaces. Ceux qui se battent pour obtenir des avancées concrètes qui profitent à toutes et tous ! Ceux qui luttent contre des baisses de prestations ! Le 20 mars, c’est un NON qu’il faut choisir.

Julien Eggenberger, président du SSP Vaud

Discours de bienvenue au Congrès fédératif du SSP 2015

Chères et chers collègues, la situation des salarié-e-s dans notre pays est sous pression. Attaque sur les retraites, dumping dans les zones frontalières ! Durcissement du patronat ! Austérité et concurrence fiscale mettant en difficulté les services publics et leurs salariés et salariées ! Stigmatisation des migrantes et migrants ! Accueil des réfugiés et réfugiées remis en cause ! Les élections fédérales du mois dernier laissent penser que ces tendances ne vont pas s’inverser, mais au contraire se durcir ! Le syndicat est la seule arme aux mains des salariées et des salariés. C’est donc avec engagement et conviction que j’ai le plaisir d’accueillir ici les déléguées et délégués du 47è congrès du SSP, ici à Lausanne. C’est aussi le premier congrès de la nouvelle région Vaud, réunissant les anciennes régions Vaud et Lausanne et environs.

Chères et chers collègues, nos autorités fédérales ont décidé, sous prétexte d’une pression internationale, de procéder à une vaste opération d’escroquerie fiscale, offrant des milliards de cadeaux fiscaux. L’année prochaine, notre fédération devra prendre ses responsabilités afin de défendre les ressources du service public en nous opposant à la troisième réforme de l’imposition des entreprises.

Une imposition juste est la base d’un État démocratique veillant à offrir des services publics universels et à redistribuer les richesses. À l’inverse, la concurrence fiscale n’est qu’une attaque directe contre notre démocratie. Elle menace la participation de chacune et chacun à ce système et met en péril des services nécessaires, comme l’éducation, la santé ou les retraites. De l’OCDE au Conseil fédéral, toutes les élites dirigeantes se frottent les mains à l’idée de renforcer l’attractivité fiscale de la Suisse, objectif clairement explicité et assumé. Objectif au profit des grandes entreprises et de leurs actionnaires. Objectif au détriment de la population.

Le canton de Vaud, comme de nombreuses collectivités publiques suisses, a une histoire faite de politiques d’austérité, austérité qui est le fruit des précédentes baisses fiscales et dont la conséquence a été une dégradation d’ampleur des services publics. En plus de ce critère quantitatif, les conditions de travail et la qualité des prestations à la population se sont nettement détériorées. Le syndicat est bien placé pour en témoigner ! Des détériorations dues à l’augmentation de la complexité des prises en charge dans de nombreux secteurs et à l’augmentation rapide de la population, une des plus rapides de Suisse. Cette situation ne sera qu’aggravée par cette politique de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Il y quelques semaines, sur proposition du Conseil d’Etat, le Grand Conseil du canton de Vaud décidait d’anticiper la réforme en première suisse. Il vient donc d’adopter une baisse massive de l’imposition des entreprises. Pour éviter de condamner le service public au sous-développement, la région Vaud du SSP s’est engagée avec vigueur à combattre ce projet par référendum, dans le cadre d’une coalition de partis, de syndicats et d’ONG.

Nous le savons trop bien, de nombreux exemples le prouvent dans l’histoire récente de la Suisse, ces réformes auront des conséquences fâcheuses sur les ressources fiscales des communes, des cantons et de la confédération. A chaque fois, les perdants sont les salariées et les salariés ainsi que les usagers et usagères du service public.

Chers et chères collègues, nous sommes face à une attaque massive contre les services publics fédéraux, cantonaux et communaux. Attaque en faveur d’une poignée de grosses entreprises bénéficiaires, au détriment de toutes les personnes usagères des services publics, c’est-à-dire nous toutes et tous. Notre responsabilité est grande, à nous d’y faire face ! Nous voulons briser un processus qui semble inéluctable. Nous voulons montrer au contraire que nous restons prêts à défendre l’égalité et la solidarité. Nous voulons que cette réforme soit ce qu’elle aurait dû être : la fin des statuts spéciaux, la fin de la spirale destructrice de la concurrence fiscale et non pas la fin des services publics.

Le mouvement syndical est devant ses responsabilités ! A nous de prendre les nôtres ! Nous vous souhaitons un congrès que nous espérons combatif et déterminé !

Liebe Kolleginnen, Liebe Kollegen. Wilkommen in Lausanne. Heute wird in der ganzen Schweiz die Situation der Angestellten stark angegriffen. Der Ständerat hat am sechsten September über die « Altersvorsorge 20 20 » abgestimmt. Leichten Erhöhungen bei den AHV-Neurenten stehen inakzeptable Verschlechterungen gegenüber : Die Erhöhung des Frauenrentenalters und den massiven Rentenklau bei der zweiten Säule lehnt die Gewerkschaft klar ab. Wir wollen eine würdige Atersvorsorge für alle und wir werden dafür kämpfen.

Die Gewerkschaftsbewegung muss ihrer Verantwortung gerecht werden! Wir müssen unsere Verantwortung übernehmen! Wir wünschen euch einen guten Kongress und hoffen, dass er kämpferisch und entschlossen wird!

Care colleghe, Cari colleghi, Benvenute e benvenuti a Losanna,

La concorrenza internazionale nel mercato del lavoro mette a repentaglio le condizioni di lavoro dei dipendenti. Dobbiamo lottare per rafforzare le leggi e i controlli sul lavoro. Noi non facciamo ingannare: sono i padroni che traggono profitto dalla situazione contrariamente a ciò che sta cercando di dire la destra nazionalista. Difendiamo tutte le lavoratrici e tutti i lavoratori. I nostri nemici sono i padroni, non gli stranieri!

Il movimento sindacale fa fronte alle sue responsabilità! Spetta a noi assumerci le nostre! Vi auguriamo un congresso che speriamo combattivo e determinato!

Le sale boulot des Blanchisseries

logo-150x150Article paru en mai 2015 dans Pages de gauche

Le 25 février 2015, le Conseil d’État fribourgeois annonçait que les activités de la Buanderie de Marsens seraient reprises au 1er octobre par Les Blanchisseries Générales (LBG), dont l’État de Vaud est l’actionnaire principal. Il invoque la pérennisation du site et la préservation des emplois. Dans ce cadre, LBG a décidé de reprendre les contrats de travail de durée indéterminée des actuel·le·s employé·e·s avec une garantie des taux d’emploi, mais aucune garantie concernant les salaires et les conditions sociales en renvoyant à la convention collective romande du nettoyage industriel des textiles (CCT ARENIT). Cette CCT est de force obligatoire sur le canton de Fribourg et prévoit des conditions de travail nettement moins favorables que la Loi fribourgeoise sur le personnel qui s’applique pour l’instant au salarié·e·s concerné·e·s.

DE FORTES PERTES SALARIALES

Dès cette annonce, le personnel, soutenu par le Syndicat des services publics (SSP), a contesté les conséquences graves sur ses conditions de travail et de salaires. En effet, les pertes salariales s’annoncent fortes: selon la CCT ARENIT, le salaire minimum pour un·e employé·e semiqualifié ·e est de 3’460 francs par mois. De plus, sur les vacances (4 semaines), les heures de travail hebdomadaires (42,5 heures), la retraite (perte du pont AVS) et les conditions de licenciement (pas de protection), le personnel connaîtra des conditions nettement inférieures. Avec le soutien du SSP, une majorité des salariées a demandé son transfert au Réseau fribourgeois de santé mentale, gestionnaire de la Buanderie, ou à l’État de Fribourg, comme la loi le prévoit. Devant le refus d’entrer en négociations du Conseil d’État fribourgeois, le personnel s’est mis en grève le vendredi 6 mars, grève qui s’est poursuivie une semaine.

À la suite de ce mouvement, le Conseil d’État fribourgeois a accepté d’entrer en matière sur un reclassement à l’État de Fribourg et sur une garantie du salaire pour le personnel qui accepterait le transfert. Les négociations ne sont pas terminées à ce jour.